Erik SATIE

Erik Satie par Katia Bellec des Amis des Arts

17 mai 1866 – 1er juillet 1925

C’est auprès de l’organiste de l’église d’Honfleur qu’Alfred Eric Leslie Satie débute l’apprentissage de la musique. Entré au Conservatoire de Paris à 13 ans il le quitte en 1886, réfractaire à l’enseignement académique dispensé. Ses premières compositions datent de cette époque et sont publiées par son père Alfred Satie devenu éditeur de musique.
Commence alors une vie de bohème à Montmartre, haut-lieu de la vie artistique parisienne : il y côtoie les poètes Mallarmé et Verlaine, le compositeur Claude Debussy et la peintre Suzanne Valadon avec qui il a une aventure. 

El bohemi de Ramon Casas (1891) : portrait du compositeur Erik Satie près du Moulin de la Galette à Montmartre.  Ramon Casas, Public domain, via Wikimedia Commons
C’est à cette époque qu’il compose ses œuvres pour piano les plus célèbres dont les Sarabandes, les trois Gymnopédies et les Gnossiennes. Un temps pianiste au cabaret du Chat Noir, il compose de nombreuses mélodies pour le music-hall à l’image de Je te veux.

Partition de « Je te veux » Domaine public
En 1905, il reprend ses études musicales et obtient le diplôme et la reconnaissance qui lui manquait tant. S’ensuit une période créative où il s’essaie à différents styles : musiques de ballet, comédie lyrique et un drame symphonique avec Socrate. Au début des années 1920 il est de l’aventure Surréaliste … et toujours aussi démuni qu’à ses débuts. Ses conditions de vie misérables et son goût pour l’absinthe auront raison de lui en 1925.

Portrait d'Erik Satie par Henri Manuel, vers 1920 (?). Dédicace : « A Valentine Gross. Amicalement chère amie, je suis F.S. » Henri Manuel, Public domain, via Wikimedia Commons

Plaque de la rue Erik Satie, Paris. Chabe01, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons
   "[Cette œuvre est ] absolument incompréhensible, même pour moi."

Erik Satie à propos de Embryons desséchés

  Erik Satie (autograph facsimile). CC0, via Wikimedia Commons

 

 

 

Parade

En 1915, Erik Satie fait la connaissance de Jean Cocteau avec qui il commence à travailler à partir de 1916, notamment sur le ballet Parade commandé pour la troupe des Ballets Russes. Ils sont rejoints par Pablo Picasso pour les décors et costumes. La première crée le scandale notamment par la présence d’instruments incongrus dans l’orchestre : une machine à écrire, un pistolet et des sirènes.
La musique fut traitée de « bruit inadmissible ».

D'après Pablo Picasso Costume pour Parade (1917)  Exposition Ballets russes Bibliothèque-musée de l'Opéra de Paris  Jean-Pierre Dalbéra from Paris, France, CC BY 2.0, via Wikimedia Commons

L’anecdote … où les anecdotes tant Satie est un personnage singulier

Dans un élan mystique, il crée son église : "l’Église métropolitaine d’art de Jésus-Conducteur" et lance des anathèmes contre les "malfaiteurs spéculant sur la corruption humaine". Il en est à la fois le trésorier, le grand-prêtre, mais surtout le seul fidèle.

A son décès ses amis se rendirent dans le studio que Satie occupait à Arcueil et dont il leur refusait l'accès : la pièce abrite 2 pianos désaccordés mais surtout une collection de parapluies, dont certains encore emballés. D’ailleurs, lorsqu’il pleuvait, Satie protégeait ledit parapluie sous son veston !

Satie partage avec un autre natif d’Honfleur, Alphonse Allais, le goût des jeux de mots, de l’ironie et de l’absurde. Ses annotations sur les partitions et les titres de certaines de ses œuvres musicales laissent songeur : Trois morceaux en forme de poire, Fantaisie Musculaire, Préludes flasques (pour un chien) …

Partition annotée de Sports et divertissements – Tango Erik Satie, Public domain, via Wikimedia Commons

 Erik Satie en un lieu... le cabaret du Chat Noir à Paris 

Théophile-Alexandre Steinlen, Tournée du Chat noir (1896). Théophile Steinlen, Public domain, via Wikimedia Commons