Jean-Baptiste CLEMENT


Jean-Baptiste Clément par Pierre Gilbert des Amis des Arts

31 mai 1836 – 23 février 1903

L’enfance de Jean-Baptiste Clément est mal connue mais ne semble pas avoir été des plus heureuses puisqu’il quitte le foyer familial dès ses 14 ans pour entrer en apprentissage. Ses petits boulots le conduisent à Paris où il côtoie les journalistes de la presse socialiste de l’époque.

Aux loups ! : chanson / paroles et musique de J. B. Clément, édition 1884 Source gallica.bnf.fr / BnF
Ses premières chansons datent de 1859 : Le Joueur de vielle, Pauvre Ninette, Le Rêve du soldat... En 1867, il doit se réfugier en Belgique, où il publie la célèbre chanson Le temps des cerises. Elle sera mise en musique l’année suivante par Antoine Renard. Cette chanson et son succès marquent un tournant dans la vie de Jean-Baptiste Clément : il fait évoluer son répertoire et multiplie les chansons engagées, dans lesquelles il exprime sa révolte contre l’injustice sociale.
En parallèle, il collabore à divers journaux d'opposition au Second Empire, tels que La Réforme de Charles Delescluze et Auguste-Jean-Marie Vermorel

 Page de garde de « La revanche des communeux : 1871 » (2e édition) par J.-B. Clément Jean-Baptiste Clément, Public domain, via Wikimedia

Communard de la première heure en 1870, il participe aux combats sur les barricades et écrit alors la chanson La semaine sanglante. Condamné à mort il fuit la capitale ne revenant qu’à la faveur de l’amnistie générale proclamée en 1880.

 Jean-Baptiste Clément chansonnier et communard français, photographié par Nadar en 1900 Nadar, Public domain, via Wikimedia Commons

Jusqu’à la fin de sa vie il poursuit son combat socialiste et en parallèle écrit de nombreuses chansons imprimées et vendues pour quelques sous.

 
 "Les chansonniers de l'avenir chanteront la vraie poésie, celle du travail !" 
 
Buste de Jean Baptiste Clément à l'entrée de Nouzonville	 Stefdu08, CC BY-SA 4., via Wikimedia Commons

Le temps des cerises

Évoquant le printemps et l’amour, cette balade deviendra un des hymnes les plus populaires de la Commune de 1871. Par la suite Jean-Baptiste Clément ajoute une dédicace à la chanson : "A la vaillante citoyenne Louise, l’ambulancière de la rue Fontaine-au-Roi, le dimanche 28 mai 1871" liant irrémédiablement la chanson aux événements.
A ce jour Le temps des cerises est l’une des chansons les plus enregistrées en France à l'exemple de cette interprétation de Suzy Delair. 
Portrait de Suzy Delair par le Studio Harcourt en 1951. Studio Harcourt, Public domain, via Wikimedia Commons

Grand classique de la chanson enfantine, Dansons la capucine est publiée pour la première fois par Jean-Baptiste Clément en 1868. Certains lui prêtent par la suite la paternité de la comptine mais en réalité il n’a fait que reprendre le texte pour le transformer en chant révolutionnaire. Honnête, l’auteur n’a jamais menti sur l’origine ancienne de la chanson : dans son livre Chansons paru en 1885, la poésie Dansons la capucine est sous-titrée « Vieille chanson ».

Dansons la capucine, années 30 Source gallica.bnf.fr / BnF

Jean-Baptiste Clément en un lieu... les barricades de la Commune dans les rues de Paris (ici près de Belleville, rue de la chaussée Ménilmontant).

Barricade de la Chaussée Ménilmontant, 18 mars 1871. Auteur inconnu, Public domain, via Wikimedia Commons